vendredi 22 décembre 2023

Opéra de Nice - David Nakache : "dénoncer la main tendue de la ville de Nice au néo fascisme"

David Nakache, lors de la mobilisation le 22.12.2023 contre la venue de la cheffe d'orchestre néo fasciste italienne, Béatrice Venezi, à l'opéra de Nice




vendredi 8 décembre 2023

Une urgence sociale à Nice : l'encadrement des loyers

 


 Pétition du rassemblement citoyen

« ViVA! démocratie, écologie, solidarité »



Pétition pour l'encadrement des loyers à Nice !
 

La Métropole Nice Côte d’Azur n’a jamais fait du logement une de ses priorités. Pourtant, il est possible d’agir.

Le constat :

Il devient impossible de se loger à Nice. Le prix du mètre carré et le montant des loyers explosent. Nice a les loyers les plus chers de France après Paris !

Beaucoup quittent Nice ou renoncent à y venir en raison de la cherté du logement. L’accession à la propriété s’éloigne de plus en plus pour la très grande majorité des Niçoises et des Niçois.
 
De nombreux habitant·es subissent le mal logement et vivent dans des appartements ne correspondant pas aux besoins de leur foyer. Beaucoup, pour garantir un logement décent à leur famille, y consacrent l’essentiel de leur budget et sont contraints à de gros sacrifices au niveau de la nourriture, des soins, des vêtements ou de leur vie sociale.
 
Celles et ceux qui, après de longues années d’attente, ont enfin obtenu un logement social y sont piégé-es et ne peuvent plus en sortir : au lieu de libérer le logement pour de futurs occupant·es, ils y restent par contrainte car la marche est trop haute entre le montant d’un loyer en logement social et le montant d’un loyer du parc privé.
Le nombre de personnes Sans Domicile Fixe, vivant à la rue ou dans des squats, ne fait qu’augmenter. A Nice, le dispositif d’urgence sociale et d’hébergement d’urgence est largement sous-doté.

La Métropole niçoise a :

  • Trop de résidences secondaires : 17 % contre une moyenne nationale de 9,8%
  • Trop de logements vacants : 11,6 % contre une moyenne nationale à 8%
La Ville de Nice a :
  • Un taux de pauvreté énorme : 21% contre une moyenne nationale à 14,4%
  • Pas assez de logements sociaux : 14,2 % contre une obligation légale à 25%
Et l’on y construit toujours plus de bureaux…
 
Les leviers d’actions :
 
Plusieurs pistes reviennent régulièrement dans le débat public, notamment :
  • Construire : la contrainte du foncier disponible nous limite et l’objectif de stopper l’empiètement sur les espaces naturels nous oblige, mais il faut impérativement parvenir à construire plus de logements sociaux. Il est par exemple possible de donner la priorité sur le logement à toute autre construction (bureaux, etc.). Il est également possible d’abaisser la superficie minimale à partir de laquelle le logement social est obligatoire pour toute nouvelle construction de logements collectifs.
  • Capter des logements vacants : il s’agit d’acquérir des logements vides pour les reconvertir en logements sociaux. Le processus est long mais nécessaire. A Nice, le Programme de Requalification des Quartiers Anciens Dégradés lancé autour de la gare Thiers est à la peine et la plus grande opacité demeure sur l’avancée de ce projet qui devait précisément capter des logements vacants pour en faire des logements sociaux.
  • Limiter les résidences secondaires : cela devient également indispensable à Nice. Les principaux outils pour limiter les résidences secondaires sont des outils fiscaux. Les pouvoirs de collectivités locales existent mais sont limités et il faudrait une réforme au niveau national pour contrer fortement ce phénomène.
  • Lutter contre les résidences touristiques de type AirBnB : c’est un sujet prioritaire à Nice et le rassemblement citoyens Viva fera prochainement des propositions sur le sujet.

 
L’encadrement des loyers :

Un autre levier d’action a fait ses preuves et n’est pas utilisé à Nice : l’encadrement des loyers.

Prévue par la loi Alur en 2014, relancé par la loi Elan en 2018, l’encadrement des loyers est déjà mis en œuvre par de nombreuses villes en France comme Paris (depuis 2019), Lille (2020) Lyon (2021), Bordeaux (2022) ou Montpellier (2022). Cette mesure permet de freiner l’augmentation des loyers et permet à de nombreuses familles et personnes isolées de mieux se loger.

Nice est en zone tendue. L’augmentation des loyers y est uniquement soumise à l’Indice de Référence des Loyers (IRL). Mais la Métropole Nice Côte d’Azur n’a toujours candidaté pour appliquer le plafonnement des loyers.

Comment fonctionne cette mesure ?

Le montant maximum qu’un propriétaire peut fixer pour un loyer est calculé sur la base du prix du marché et est fixé chaque année par le préfet. Le loyer de référence tient compte du quartier, de l’année de construction du logement, de sa superficie et du nombre de pièces, de la typologie du logement (vide ou meublé).

Les villes qui appliquent l’encadrement des loyers peuvent moduler la mesure et l’adapter à leur territoire, avec plus ou moins de volontarisme. Paris applique des sanctions contre les propriétaires ne respectant pas l’encadrement des loyers. Les propriétaires particuliers risquent jusqu’à 5 000 € d’amendes et les agences jusqu’à 15 000 €. La Fondation Abbé Pierre publie un baromètre annuel de l’encadrement des loyers.

S’il ne permet pas une baisse massive des loyers, l’encadrement des loyers garantit de stopper la folle augmentation des loyers et permet de mettre fin aux loyers abusifs.
 
Non, même à Nice, le mal logement et l’augmentation des loyers ne sont pas une fatalité.
 
Vous pouvez signer pour l’encadrement des loyers à Nice ici :

https://www.mesopinions.com/petition/politique/petition-encadrement-loyers-nice/222871

samedi 25 novembre 2023

Affaire des « prières » dans les écoles : une précipitation fautive pour stigmatiser

 


Affaire des « prières » dans les écoles : une précipitation fautive pour stigmatiser


Communiqué du rassemblement citoyen «ViVA! démocratie, écologie, solidarité»


Le respect de la laïcité et la lutte contre les radicalisations sont des sujets sérieux qui nécessitent vigilance et volontarisme, mais aussi rigueur, mesure et discernement. La Ville de Nice en a singulièrement manqué dans le traitement de ce qu’elle a qualifié de « phénomènes de prières dans les écoles ».

En effet, le maire de Nice, Christian Estrosi, non freiné en cela par le rectorat, s’est précipité pour rendre public des faits signalés avant même qu’ils ne soient réellement vérifiés. Les derniers signalements médiatisés se sont avérés complètement erronés et infondés. Les enfants en question jouaient et n’avaient en rien pratiqué des rites religieux dans l’enceinte de l’école. Les parents et grands-parents des enfants ont dénoncé publiquement l’emballement de la mairie, le traitement réservé aux enfants et le déferlement médiatique suscité. Il y a eu, et c'est la moindre des choses, des mises au point de certains médias, revenant sur un traitement des faits précipité et faux en définitive.

Mais le mal a été fait et il concerne de jeunes enfants et des familles : c'est grave et inacceptable !

La précipitation du maire de Nice a entraîné plusieurs conséquences dramatiques :

- Une mise en cause de façon inconsidérée des enfants et leur famille, littéralement accusés de non-respect de la laïcité, voire de radicalisation.

- Une exposition de ces enfants, de leurs familles et de leurs camarades de classe, à une sur - médiatisation dangereuse.

- Un sentiment de culpabilité chez des enfants souvent très jeunes.

- Un sentiment de stigmatisation chez les familles, notamment de culture ou de confession musulmane.

- Une ingérence du maire dans la communauté éducative des établissements concernés.

Nous dénonçons l’instrumentalisation politicienne de la laïcité et l’obsession de l’islam du maire de Nice qui, dans sa recherche du buzz permanent, a mis en cause des enfants de façon totalement irresponsable et indigne. Faut-il rappeler que l'UNICEF a décerné le label "Ville amie des enfants" à la ville de Nice ?

Nous appelons le maire de Nice et le rectorat à la raison. Le signalement pour des faits de radicalisation est un acte lourd de conséquences qui doit être effectué avec prudence et sens des responsabilités.

Si réellement les faits avaient été si graves comme l'ont déclaré le maire de Nice et la rectrice, il aurait fallu informer et laisser travailler les services du renseignement au lieu de se vautrer dans les médias. Le travail des services de l’Etat sur le suivi des personnes pouvant présenter un danger est suffisamment difficile pour ne pas être encombré de signalements infondés, fantaisistes et diffamatoires.

L’école est un lieu d’apprentissage qui doit être préservé de l’agitation politico-médiatique. Les enfants n'ont pas à être jetés en pâture et stigmatisés et doivent s’y sentir protégés. Les familles doivent être considérées et respectées, quelles que soient leurs origines ou leurs croyances : c'est ce que nous dit aussi la laïcité. La communauté éducative a besoin de soutien et se voit aujourd’hui déstabilisée par l’agitation générée par la Ville de Nice. Dans quel but, au juste ?



Nice, le 25 novembre 2023

ViVA! – Démocratie, écologie, solidarité


vendredi 27 octobre 2023

Conflit israélo-palestinien : non au "deux poids deux mesures" à Nice !

 


Communiqué du rassemblement citoyen 
« ViVA! démocratie, écologie, solidarité »



Conflit israélo-palestinien : non au "deux poids deux mesures" à Nice !
 

La Ville de Nice affiche un traitement totalement déséquilibré du conflit israélo-palestinien et ravive inutilement les tensions.

En effet, le drapeau israélien est toujours positionné à l'entrée de la mairie de Nice et les visages des otages israéliens sont diffusés partout en ville sans qu'il ne soit fait état d'un souci équivalent pour les civil·es palestinien·nes. Si le maire de Nice voulait importer ici les tensions de la guerre là-bas, il ne s'y prendrait pas autrement.

Dans le même temps, le préfet des Alpes-Maritimes, qui a autorisé les manifestations de soutien à l'Etat d'Israël, interdit toute manifestation pour la solidarité avec le peuple palestinien et pour la paix, défendant la solution pourtant portée par l'ONU et par la France de deux états autonomes, dans le cadre des frontières de 1967 reconnues par la communauté internationale.

Le président de la République a (enfin !) rappelé qu'il ne devait pas y avoir de “double standard” dans le traitement de ce drame : tou·tes les civil·es, israélien·nes comme palestinien·nes, doivent être protégé·es et faire l'objet d'une égale considération.

Le rassemblement citoyen ViVA! proteste contre ce traitement partisan de la part du maire de Nice et contre ce déni de démocratie de la part du préfet avec l'interdiction de manifester à Nice, alors que l'on peut manifester partout dans le monde contre le massacre des populations civiles, israéliennes comme palestiniennes.

Tout est mis en place, à Nice, pour que l'expression d'un positionnement différent de celui du maire et du préfet devienne un acte illégal, favorisant ainsi le ressenti et le sentiment du « deux poids deux mesures ». Nous devons préserver le droit de manifester, la liberté d'expression et notre vie démocratique. C'est urgent et indispensable aussi pour la cohésion de notre ville.

Tenter d'imposer aux Niçoises et aux Niçois une pensée unique sur ce conflit est une faute lourde. Défendre les populations civiles, palestinien·es et  israélien·es, la paix, la décolonisation des territoires occupés et le droit du peuple palestinien à l'autodétermination, ce n'est ni donner un blanc-seing à Benyamin Netanyahou ni faire l'apologie du terrorisme. 

Exiger un cessez-le-feu, défendre les populations civiles et la paix, c'est un droit !

 

Nice, le 27 octobre 2023
ViVA! – Démocratie, écologie, solidarité


mercredi 11 octobre 2023

RSA : une régression sociale majeure

 


RSA : une régression sociale majeure

Communiqué du rassemblement citoyen «ViVA! démocratie, écologie, solidarité»


La majorité présidentielle et le parti Les Républicains se sont entendus pour imposer aux bénéficiaires du RSA 15h de travail obligatoire par semaine.

Cette décision constitue une très grave régression sociale : elle rompt avec la garantie d'un revenu minimum assuré à chacune et chacun, revenu qui lui est dû non pas en contrepartie de prétendus devoirs, mais en sa seule qualité d'être humain.

Nous le réaffirmons et le réaffirmerons sans relâche : tout être humain doit bénéficier de conditions de vie dignes.

L’idée d’un revenu minimum garanti, à l’origine de la création du RMI, déjà dévoyée lors du passage au RSA, vient de tomber sous les coups répétés des tenants de la théorie des « droits et devoirs » qui assimilent de façon récurrente pauvreté et assistanat.

L’imposition de 15h de travail forcé, non rémunéré, ne va en rien permettre aux personnes en précarité de sortir de la misère. La mesure n’aura d’autre effet que de pouvoir rayer arbitrairement davantage de personnes du dispositif pour ensuite pouvoir claironner sur la baisse de bénéficiaires obtenue. Que vont devenir les personnes radiées ? Elles n’auront d’autres choix que de frapper à la porte des dispositifs d’urgence sociale.

La position du Département 06 est sur ce point symptomatique : depuis la présidence d’Éric Ciotti et celle de Charles Anges Ginésy le Département 06 communique plus sur la traque des bénéficiaires du RSA supposés fraudeurs que sur l’aide qui doit leur être apportée pour sortir de la précarité. Le Département se réjouit de la baisse du nombre de bénéficiaires tout en se gardant bien de dire ce que sont devenu·es celles et ceux qui sont sorti·es du dispositif, les retours à l’emploi ne couvrant pas le nombre de personnes radiées.

Alors que les Alpes-Maritimes enregistrent un taux de pauvreté de 2,2 % supérieur à la moyenne nationale (16,6% contre 14,4 %) et que le Département 06 se fait le champion de la stigmatisation des personnes en précarité, nous serons vigilant·es à la mise en application de la mesure dans notre département et au devenir des bénéficiaires radié·es.


Nice, le 11 octobre 2023

ViVA! – Démocratie, écologie, solidarité
rtager sur Faceb


lundi 10 juillet 2023

Non à la venue à Nice de Béatrice Venezi, cheffe d'orchestre néo fasciste italienne


Communiqué de presse collectif :

Non à la venue à Nice de Béatrice Venezi, cheffe d'orchestre néo fasciste italienne 


La Ville de Nice invite à la tête de son Orchestre Philharmonique, pour les traditionnels ballets de Noël et "Concert du Nouvel An", la cheffe d'orchestre italienne Béatrice Venezi. 

Nous souhaitons rappeler les prises de positions politiques et intellectuelles de Béatrice Venezi qui s'est engagée auprès de Giorgia Meloni, présidente du Conseil Italien, en tant que conseillère en musique. 

Très présente dans les médias italiens, elle a assisté, en mai 2022, à la convention du parti d’extrême-droite Fratelli d’Italia et se montre soucieuse de donner à l'idéologie qu'elle défend la plus grande visibilité possible, utilisant pour ce fait sa notoriété de cheffe d’orchestre. 

Dans un contexte de banalisation de l’extrême-droite et du fascisme, l'invitation faite à Mme Venezi à Nice constitue un geste politique que nous contestons et dénonçons fermement. 

La mise en avant médiatique de sa qualité de femme pour justifier sa programmation dans la saison de l’Opéra de Nice n’est pas entendable, s’agissant d’un soutien du gouvernement italien qui prétend limiter les droits des femmes et affiche des valeurs comme « Dieu, famille, patrie », héritées de l’idéologie mussolinienne. 

Depuis des années à Nice, les ballets de Noël et le "Concert du nouvel an", s'inscrivant dans la période privilégiée des fêtes de fin d'année, se déroulent dans un esprit d’échange et de partage. 

La Ville de Nice n'a pas, sous couvert d'un événement artistique et en instrumentalisant l'Opéra de Nice, à donner un blanc-seing au néo fascisme italien. 

Nous demandons expressément au Directeur Général de l'opéra de Nice Côte d'Azur et au Maire de Nice d'annuler l'invitation faite à Béatrice Venezi. 

Nice, le 10 juillet 2023


Signataires : Les Amis de la Démocratie, l'Association pour la Démocratie à Nice, Attac 06, CDDF06, CGT MNCA, Comité antifasciste 06, EELV 06, Ensemble!-06, Nice au Cœur, Planning Familial 06, le NPA, Roya citoyenne, Tous citoyens, Le rassemblement citoyen Viva !

lundi 26 juin 2023

Lettre ouverte à Christian Estrosi sur l'augmentation des tarifs des transports en commun

 


A l’attention de Christian Estrosi, maire de Nice, 

Président de la Métropole Nice Côte d’Azur.

Nice le 26 juin 2023

 

Monsieur le Président de la Métropole

A quelques jours de l'augmentation des tarifs sur le réseau Lignes d’Azur, nous voulons attirer votre attention sur plusieurs aspects qui nous inquiètent et qui ne peuvent vous laisser indifférent.

Cette décision constitue un véritable déni social quand les Niçoises et les Niçois sont plus durement touchés par l'inflation que le reste des français·es ("paniers" de course le plus cher et cherté du logement) et quand 74 000 d'entre elles et eux vivent sous le seuil de pauvreté. 

Elle constitue également un contre sens écologique : le transport routier et l'automobile sont l'une des principales sources de pollution atmosphérique. Dissuader les habitant·es de prendre les transports en commun  en augmentant les tarifs va à l'encontre du plan climat de la Métropole et de l'objectif de neutralité carbone à atteindre dès 2050.

Plus de 2 500 Niçoises et Niçois ont signé, en ligne et en version papier, une pétition s'opposant à cette mesure (1) 

Nous sommes de plus dans une totale incertitude quant à la durée de validité des cartes multi-10 voyages.  Il y a encore des milliers de cartes de ce type en circulation et les utilisateurs et utilisatrices ne savent toujours pas jusqu'à quand ils et elles pourront les utiliser. Le président de RLA a laissé entendre un délai de quelques jours. Cela nous semble pour le moins bien trop court. Cette décision vient à l’encontre de l'usage qui permet de continuer à utiliser les anciens tickets en cas d’augmentation des tarifs.

Par ailleurs, beaucoup d'usager·es n'ont pas pris la mesure de l'ampleur des augmentations de tarifs qu'ils et elles vont avoir à subir à partir du 1er janvier. En particulier celles et ceux, les plus précaires souvent, qui utilisent occasionnellement les transports en commun et par voie de conséquence utilisent massivement la carte multi 10 voyages à 10 €. Dans quelques jours ces femmes et ces hommes vont se rendre compte que pour avoir la même prestation il faudra dépenser 17 €. 

Vous conviendrez avec nous que 70 % d'augmentation du jour au lendemain pour ces personnes, parmi les plus modestes, va entraîner un véritable choc. 

Au 1er juillet, et contrairement à certaines affirmations, Nice sera la seconde métropole la plus chère, après Lyon, pour le forfait 10 voyages. Dans ces conditions, monsieur le Président, et n’ayant malheureusement pas encore pu vous convaincre sur la nécessité du passage à la gratuité des transports en commun, nous vous suggérons trois mesures de bon sens :

    • Surseoir  à l'augmentation des tarifs. 

    • Mettre à profit ce nouveau délai pour trouver un dispositif qui permette de préserver pour des milliers d'usager·es (habitant·es, étudiant·es et celles et ceux qui travaillent sur le territoire de la métropole) la possibilité d'une carte multi-voyages à un tarif très préférentiel.

    • Lancer une étude sur la gratuité des transports en commun en s'inspirant de la métropole de Montpellier et des 38 villes, en France, qui ont déjà mis en œuvre cette mesure écologique et sociale majeure.

 

Dans l’attente de vos réponses, nous vous prions de croire, Monsieur le Président de la Métropole , en l’assurance de notre respectueuse considération.

Rassemblement Citoyen VIVA !

 

(1): https://www.mesopinions.com/petition/social/transports-commun-nice-augmentation-tarifs/204302

 

 

jeudi 22 juin 2023

PLUm : un débat tronqué

 



PLUm : un débat tronqué



Le Plan Local d'urbanisme Métropolitain (PLUm) est un document central pour l'aménagement du territoire et la vie quotidienne des habitants de la Métropole pour les 10 à 15 années à venir.

Outre la question du logement, des déplacements ou du développement économique, la révision du PLUm va mettre en œuvre une nouveauté législative majeure : le zéro artificialisation nette, c'est-à-dire, concrètement, la fin de la bétonisation.

La Métropole a ouvert une phase de concertation publique qui sera close le 22 juin 2023. Or cette concertation est une coquille vide :  absence d'éléments de diagnostic détaillés et chiffrés permettant d'évaluer les enjeux, absence de trame explicitée de Projet d'Aménagement et de Développement Durable (PADD). Les citoyennes et citoyens ne peuvent, dans cette phase de concertation, se prononcer que sur des principes généraux.

La faible présence aux réunions publiques et la quasi absence de documents accessibles autrement que sur internet montrent le peu de cas fait de la participation citoyenne. Cette concertation ne permet pas l'appropriation du projet par les habitants et les usagers du territoire

La Métropole a également arrêté le calendrier de la révision de son PLUm : l'enquête publique, phase finale et décisive pour l'expression des habitants sur la stratégie et les projets d'aménagement du territoire est reportée... après les élections municipales de 2026 !

Le rassemblement citoyen Viva dénonce ce débat tronqué sur l'urbanisme et l'aménagement du territoire. Les élections municipales de 2026 vont se dérouler sans que le débat ne soit alimenté par le bilan chiffré de l'action de la Métropole, notamment en termes de logements sociaux, de transports, de développement économique et de bétonisation et artificialisation des sols. On prive les citoyennes et les citoyens d'éléments clefs pour évaluer les politiques menées. On dédouane les équipes sortantes des communes membres et de la Métropole qui n'auront pas à rendre compte de leurs actions à partir des éléments précis fournis lors de la révision d'un PLUm.

Le rassemblement citoyen Viva ! rappelle ses priorités en matière d'aménagement du territoire pour la Métropole Nice Côte d'Azur :
- Atteindre 25% de logements sociaux et développer un parc privé intermédiaire abordable
- Atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050
- Atteindre le zéro artificialisation nette à l'horizon 2050
- Préserver les terres agricoles, et celles potentiellement cultivables afin d'augmenter significativement l'autonomie alimentaire du territoire
- Préserver les espaces naturels et les continuités écologiques
- Développer la vie économique locale dans les Moyen et Haut Pays, et préparer notamment la reconversion des stations de ski de basse altitude
- Définir et déployer une stratégie de préservation des ressources en eau à la hauteur des enjeux présents et à venir
- Créer un véritable réseau sécurisé de pistes cyclables et favoriser les modes de déplacements doux
- Rendre les transports en commun gratuits sur l'ensemble du réseau pour réduire la pollution atmosphérique
- Diversifier les axes de développement économique pour sortir de la dépendance au tourisme
- Développer les énergies renouvelable et rendre le territoire plus autonome
- Sortir du sur-tourisme et opérer, avec les acteurs du secteur touristique, une conversion vers un tourisme éco responsable
- Définir et déployer une stratégie d'attractivité économique compatible avec les enjeux écologiques

Le rassemblement citoyen Viva ! pointe une contradiction de fond dans la stratégie d'aménagement du territoire de la Métropole Nice Côte d'Azur : la poursuite effrénée d'un sur-tourisme et d'une sur-attractivité au détriment des enjeux sociaux (conditions de vie des habitantes et des habitants, carence de logements sociaux, etc.) et des enjeux écologiques (lutte contre le dérèglement climatique, autonomie alimentaire, préservation de l'environnement, etc.).

Le maintien de la stratégie touristique et économique actuelle de la Métropole rend inatteignables les deux objectifs légaux et réglementaires majeurs que sont la neutralité carbone et le zéro artificialisation nette. Le maintien d'une telle stratégie compromet dès le départ toute perspective de répondre réellement aux enjeux écologiques du territoire.


Rassemblement citoyen Viva!

Nice, le 22.06.2023

mardi 6 juin 2023

Lignes d’azur : chronique d’un racket annoncé

 


Communiqué du rassemblement citoyen ViVA!

 Lignes d’azur : chronique d’un racket annoncé

 

Dès le 9 décembre 2022, le rassemblement citoyen ViVA ! publiait un communiqué de presse intitulé « Hausse des tarifs des transports en commun : non au racket, oui à la gratuité ! » pour alerter sur la décision insensée de la Métropole Nice Côte d’Azur et de la Région Ligne Azur.

En effet, cette hausse des tarifs des transports en commun constitue un contresens écologique, à l’heure où nous devons tout faire pour réduire la pollution atmosphérique et donc inciter à prendre le tram et les bus, et un déni social, à l’heure où un·e Niçois·e sur cinq vit sous le seuil de pauvreté.

Le 30 mars 2023 nous avons tenu une conférence de presse pour expliquer en détail les enjeux écologiques et sociaux soulevés par cette décision et nous avons lancé une pétition contre ce racket organisé qui a déjà récolté plus de 2 800 signatures (en ligne et papier).

Le 26 juin 2023 nous avons adressé une lettre ouverte à Christian Estrosi pour lui demander de sursoir à cette augmentation et de lancer une étude de faisabilité sur la gratuité des transports à Nice, en vain.

Depuis, nos craintes se confirment chaque jour :

- L’annonce très tardive du changement de supports des titres de transports a suscité l'inquiétude chez beaucoup d’usager·es, notamment des personnes âgées.

- Le maintien d’une seule agence Lignes Azur dans le centre-ville niçois a généré un engorgement et d’interminables files d’attente.

- La fébrilité de la direction de Lignes Azur a provoqué à plusieurs reprises la fermeture provisoire de cette unique agence quand les usager·es demandaient des comptes sur cette augmentation insensée

- La communication hasardeuse et méprisante de Gaël Nofri, adjoint aux transports et président de la Régie Lignes Azur, a généré incompréhension et colère

- L’annonce assumée par Gaël Nofri de faire volontairement surpayer les touristes en ne leur proposant à la borne située à l’aéroport qu’un tarif à 10 € confirme l’esprit malhonnête de la politique mise en œuvre.

- La confirmation par Gaël Nofri que le but de cette augmentation des tarifs est de contraindre l’ensemble des habitant·es à s'abonner, même s'ils et elles n’utiliseraient les transports qu’occasionnellement, atteste de la mise en œuvre d’un racket délibéré

- La reconnaissance par Gaël Nofri que la Métropole a un impératif besoin de recettes, ce qui confirme que ce sont bien la mauvaise gestion financière et l'endettement de la Métropole Nice Côte d'Azur qui causent cette augmentation drastique

Nous réitérons notre opposition à cette augmentation massive des tarifs des transports en commun. Nous dénonçons le mépris des usager·es et l'organisation calamiteuse de l'opération.

Nous demandons à Christian Estrosi de rétablir de toute urgence la carte de 10 voyages à 10 euros.

Nous réitérons notre demande à Christian Estrosi de lancer une étude de faisabilité sur la gratuité des transports en communs sur le territoire de la Métropole Nice Côte d’Azur.


Nice, le 6 juin 2023

Le rassemblement citoyen Viva !

 

Pour mémoire :

- Notre communiqué du 6 décembre 2023 : https://davidnakache.blogspot.com/2022/12/viva-transports-en-commun-nice-non-au.html

- Notre pétition en ligne : https://www.mesopinions.com/petition/social/transports-commun-nice-augmentation-tarifs/204302

- Le plaidoyer pour la gratuité de Robert Injey et David Nakache, publié le 5 juin 2023 : https://davidnakache.blogspot.com/2023/06/plaidoyer-pour-la-gratuite-des.html

 - Notre lettre ouverte à Christian Estrosi du 26 juin 2023 : https://davidnakache.blogspot.com/2023/06/lettre-ouverte-christian-estrosi-sur.html


dimanche 4 juin 2023

Plaidoyer pour la gratuité des transports en commun sur la Métropole Nice Côte d’Azur

 Plaidoyer pour la gratuité des transports en commun 

sur la Métropole Nice Côte d’Azur


Par Robert Injey et David Nakache

 


Les Alpes-Maritimes sont touchées de plein fouet par le dérèglement climatique et le risque est désormais une réalité. La Métropole Nice Côte d'Azur fixe elle-même, dans ces deux documents planificateurs que sont le Plan Climat Air Energie Territorial 2019-2025  (1) et le Plan d'Action de la Qualité de l'Air (2), ses objectifs pour atteindre la neutralité carbone, parmi lesquels :

- Réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 22 % d'ici 2026, de 33% d'ici 2030 et de 75 % d'ici 2050  

- Réduire les émissions de polluants atmosphériques de 44 % d'ici 2026 et de 48 % d'ici 2030. 

 

Or la Métropole n'a réduit sa production de gaz à effet de serre que de 1,4% par an depuis 10 ans et ne sera pas, à ce rythme, au rendez-vous de 2050. Ce chiffre est confirmé par le baromètre de la transition écologique mis en ligne par la Métropole.


Au lieu de tout faire pour réduire la production de GES et d'augmenter la captation des GES déjà produits, la Métropole prend successivement plusieurs décision climaticides : extension de l'aéroport de Nice, maintien des vols en jets privés et des yachts de luxe hyper polluants, bétonisation de la plaine du Var, non application des Zones à Faibles Emissions de carbone, et, plus récemment, augmentation des tarifs des transports en commun et des vélos bleus.

 

Pour changer radicalement la donne et inverser le cours des choses, nous proposons la gratuité des transports en commun dans la Métropole Nice Côte d'Azur. 38 villes en France dont Calais, Dunkerque et tout récemment Montpellier ont adopté la gratuité des transports en commun. Nice pourrait devenir la 39ème ville et la deuxième métropole de France à la déployer.

 

 

Un double objectif, écologique et social :

 

Ecologique: Sur le territoire de la Métropole Nice Côte d'Azur, le transport routier représente 55 % de la production de gaz à effet de serre et 40 % des polluants atmosphériques. Aujourd'hui 40% des trajets effectués dans la Métropole font moins de 3 km, beaucoup se font à l'intérieur de Nice intra-muros. L'enjeu est de parvenir à faire abandonner l’usage de la voiture au plus grand nombre. Pour y parvenir, il nous faut tout à la fois modifier radicalement l'image collective que nous avons des transports en commun et provoquer un changement de comportement profond. 

 

La gratuité, c'est la liberté de monter dans un bus ou un tramway sans se soucier d'avoir renouvelé son abonnement, d'avoir payé un titre de transport ou de risquer un contrôle. C'est la liberté pour toutes et tous d'abandonner la voiture pour se déplacer.

 

Les aménagements tarifaires par catégories d'usagers sont socialement utiles mais ne provoquent pas ce choc de mentalités, la gratuité oui. 

 

La gratuité permet également de rendre effectives les Zone à Faibles Emissions mobilité (ZFE-m). Pour circuler dans les territoires placés en ZFE-m, il faut un certificat qualité de l’air et les véhicules les plus polluants ne peuvent y accéder. Une obligation légale qui est un levier important pour faire baisser la pollution atmosphérique en centre-ville. Mais la Métropole a délimité le plus petit périmètre possible (2% des véhicules concernés sur seulement 4% de la superficie de la commune de Nice), et Christian Estrosi a déclaré en Conseil métropolitain qu'il ne sanctionnerait pas le non-respect de ces zones. 

L'argument avancé pour ne pas rendre opérationnel ce dispositif est d'ordre social, il doit être pris en compte : beaucoup de personnes, malgré les primes à la conversion, ne peuvent changer de véhicule et se verraient ainsi privées d'accès au centre-ville et devant cette difficulté les élus métropolitains renoncent à cet outil déterminant de lutte contre la pollution atmosphérique. Notre proposition, en rendant l'accès au centre-ville libre et gratuit en transport en commun, permet de mettre en œuvre les ZFE-m sans aggraver la ségrégation urbaine. 

 

Social: L'augmentation des tarifs votée par les élus métropolitains sanctionne financièrement les habitants les plus en difficulté. Selon les propres propos de Gaël Nofri, l’adjoint de Christian Estrosi ce n’est pas moins de 6 à 9 millions d’euros de billetterie supplémentaire qui sont attendus de cette hausse. Une mesure qui en rajoute à la fracture sociale sur le périmètre d’une métropole où plus 20% de la population vit sous le seuil de pauvreté, et où de plus en plus de familles aux revenus modestes sont obligées de s’éloigner des centres villes pour pouvoir se loger. C’est la double peine pour les ménages subissant les effets de la gentrification qui subissent de ce fait de plein fouet la hausse du coût des déplacements. Cela pénalise les habitants des quartiers périphériques qui se retrouvent de fait totalement enclavés avec le phénomène de ghettoïsation que cela entraîne.  

La gratuité rend la mobilité accessible à tous et toutes.

 

 

Mise en œuvre :

 

La principale question pour la mise en œuvre d’une telle mesure est bien évidemment la question du financement.  

Hors crise covid, la vente des titres de transport représente près de 50 millions d’euros des recettes de la Régie Ligne d’Azur (RLA). Passer à la gratuité implique de compenser ces recettes, mais aussi de prendre en compte l’investissement que représente un réseau plus important, avec plus de conducteurs et conductrices de tramway et de bus. Le passage à la gratuité est possible et des pistes existent pour en assurer le financement, sans restreindre les autres actions de la Métropole 



• L’alignement du taux du versement mobilité des entreprises sur celui de plusieurs départements de l’Ile-de-France. Sur la Métropole Nice-Côte d’Azur, il est de 2 % de la masse salariale des entreprises de 11 salariés et plus, contre 2,95 %  sur Paris, les Hauts de Seine, la Seine Saint Denis et le Val de Marne. La seule mise à niveau de ce taux permettrait de financer plus de 40 millions d’euros.

 

• La contribution des touristes au financement de la gratuité via une réévaluation substantielle de la taxe de séjour (hôtels, meublés, locations touristiques, etc.) payée pour chaque nuitée et qui est ridiculement basse pour les quatre et cinq étoiles à Nice. Aujourd'hui, par exemple, une chambre Junior suite luxe avec vue mer à 2400 € la nuit, la taxe de séjour est de 4,04 € par personne ! Et pour donner la dimension du possible, on compte 3,5 millions de nuitées dans les Hôtels quatre et cinq étoiles des Alpes-Maritimes (chiffres 2019 hors Monaco).

 

• Comme proposé pour le financement du Grand Paris Express, l’adoption du principe d’une taxe sur les bureaux et les parkings des hypermarchés. 

 

• La perception d’une part de la TICPE (taxe intérieure sur la consommation de produits énergétiques) au titre de la transition énergétique. 

 

Ces quatre mesures exigent que la législation évolue (modification du taux du taux du versement mobilité, affectation d’une part de la taxe de séjour à l’autorité organisatrice des transports (la Métropole), taxe sur les bureaux et parkings, etc.). Aujourd’hui face à l’urgence climatique une majorité peut se dégager au sein même du parlement. 

 

Pour être efficace, la mise en place de la gratuité doit s’accompagner d’un renforcement du maillage, en particulier sur le haut et le moyen pays, et d’une augmentation du cadencement selon les besoins. Cela nécessite d'expérimenter, de se concerter avec les usagers et d’ajuster au mieux le dispositif. L’expérimentation pendant une année de la gratuité le week-end est utile pour engager tout à la fois ce retour des usagers vers les transports en commun, mais aussi permettre à la Régie d’adapter le réseau avec la croissance des fréquentations qu’engendre la gratuité. 



Seule la gratuité des transports en commun permet un changement radical de la mobilité dans notre imaginaire collectif et rend possible l'abandon du "tout voiture". Nice peut devenir la 39ème ville et la 2ème métropole de France à la mettre en œuvre.

 

Nous portons cette proposition avec le rassemblement citoyens Viva ! depuis l'élection municipale de 2020. Nous continuons (3) et nous continuerons à la porter car c’est une des solutions d’avenir pour faire face au dérèglement climatique.

 

Robert Injey et David Nakache

 

(1): Plan Climat Air Energie Territorial 2019-2025 (PCAET), voté en conseil métropolitain le 5 avril 2018

(2): Plan d'Action de la Qualité de l'Air (PAQA), voté le 16 décembre 2016

(3): Viva a lancé une pétition contre l'augmentation des tarifs des mobilités douces et pour la gratuité des transports en commun qui a déjà récolté plus de 1 500 signatures. A signer et faire signer ici : https://www.mesopinions.com/petition/social/transports-commun-nice-augmentation-tarifs/204302

 

 

 

Réponses aux objections :

 

La question de la gratuité suscite régulièrement plusieurs objections.  Voici quelques éléments de réponses à ces objections :

 

Réduction de la marche à pied

Un premier argument avancé contre la gratuité des transports est qu'elle réduit le recours à la marche à pied, les personnes qui d'habitude feraient des trajets à pied les feraient désormais en bus ou en tramway. C'est en partie vrai, mais l'expérience démontre que c'est davantage le côté agréable ou désagréable de l'environnement urbain qui incite à marcher ou à ne pas marcher en ville. Améliorons l'environnement urbain (trottoir, bancs, végétalisation, piétonisation, réduction du bruit) et déployons en même temps des pistes cyclables sécurisées et la gratuité des transports en commun.

 

Injustice sociale

Un second argument consiste à dire qu'il est injuste de rendre gratuits les transports pour les personnes aisées, qui n'en n'ont pas besoin. C'est également vrai mais d'une part les personnes les plus aisées ne prennent actuellement que très peu les transports en commun, et, d'autre part, on ne peut changer radicalement l'image des transports en commun dans notre imaginaire collectif sans passer par une gratuité inconditionnelle pour toutes et tous et sur tout le réseau. Les personnes aisées n'ont certes pas besoin de prendre les transports en commun, mais, pour notre avenir commun, nous avons tous besoin qu'elles les prennent.

 

Les touristes ne paient pas d’impôts

C’est encore vrai et c’est bien la raison pour laquelle avec une revalorisation de la taxe de séjour perçu sur chaque nuitée nous voulons faire contribuer d’une manière plus juste les touristes à l’offre gratuite de transport qu'offrirait notre Métropole. 

 

Une fausse gratuité

Il s'agirait là d'une fausse gratuité car en réalité le coût en investissement et en fonctionnement des transports en commun est financé par les impôts des contribuables et des entreprises. C'est également vrai. Mais dans ce cas, il faudrait arrêter de dire que l'école publique est gratuite ou que l'hôpital public est gratuit. Nous sommes partisans d'un système de redistribution par l'impôt. L'ensemble des services publics sont financés par nos impôts mais sont "gratuits" au moment de leur usage. L'accès à la mobilité doit être gratuit au même sens que le sont l'accès à l'éducation et aux soins.

 

La gratuité se ferait au détriment de salariés de la Régie Ligne d’Azur 

C’est faux. Une partie de la rémunération des salariés est, actuellement, fondée sur des primes d'intéressement au chiffre d'affaire. La mise en place de la gratuité des transports en commun ne saurait se faire sur le dos de celles et ceux qui y travaillent. Le montant actuel des rémunérations doit être préservé. De la même manière, les salariés actuellement affectés aux contrôles et à la verbalisation doivent pouvoir intégrer d’autres fonctions au sein de l'entreprise, notamment l'accompagnement et la sécurisation des voyageurs. La gratuité entraîne partout où elle a été mise en œuvre un développement de l’offre de transport et donc de l’emploi. La mise en place de la gratuité implique, en amont, une véritable concertation avec les salariés et leurs représentants pour aborder tous ces points.