David Nakache, lors de la mobilisation le 22.12.2023 contre la venue de la cheffe d'orchestre néo fasciste italienne, Béatrice Venezi, à l'opéra de Nice
vendredi 22 décembre 2023
jeudi 14 décembre 2023
vendredi 8 décembre 2023
Une urgence sociale à Nice : l'encadrement des loyers
Pétition du rassemblement citoyen
« ViVA! démocratie, écologie, solidarité »
Pétition pour l'encadrement des loyers à Nice !
La Métropole Nice Côte d’Azur n’a jamais fait du logement une de ses priorités. Pourtant, il est possible d’agir.
Le constat :
Il devient impossible de se loger à Nice. Le prix du mètre carré et le montant des loyers explosent. Nice a les loyers les plus chers de France après Paris !
Beaucoup quittent Nice ou renoncent à y venir en raison de la cherté du logement. L’accession à la propriété s’éloigne de plus en plus pour la très grande majorité des Niçoises et des Niçois.
De nombreux habitant·es subissent le mal logement et vivent dans des appartements ne correspondant pas aux besoins de leur foyer. Beaucoup, pour garantir un logement décent à leur famille, y consacrent l’essentiel de leur budget et sont contraints à de gros sacrifices au niveau de la nourriture, des soins, des vêtements ou de leur vie sociale.
Celles et ceux qui, après de longues années d’attente, ont enfin obtenu un logement social y sont piégé-es et ne peuvent plus en sortir : au lieu de libérer le logement pour de futurs occupant·es, ils y restent par contrainte car la marche est trop haute entre le montant d’un loyer en logement social et le montant d’un loyer du parc privé.
Le nombre de personnes Sans Domicile Fixe, vivant à la rue ou dans des squats, ne fait qu’augmenter. A Nice, le dispositif d’urgence sociale et d’hébergement d’urgence est largement sous-doté.
La Métropole niçoise a :
- Trop de résidences secondaires : 17 % contre une moyenne nationale de 9,8%
- Trop de logements vacants : 11,6 % contre une moyenne nationale à 8%
- Un taux de pauvreté énorme : 21% contre une moyenne nationale à 14,4%
- Pas assez de logements sociaux : 14,2 % contre une obligation légale à 25%
Les leviers d’actions :
- Construire : la contrainte du foncier disponible nous limite et l’objectif de stopper l’empiètement sur les espaces naturels nous oblige, mais il faut impérativement parvenir à construire plus de logements sociaux. Il est par exemple possible de donner la priorité sur le logement à toute autre construction (bureaux, etc.). Il est également possible d’abaisser la superficie minimale à partir de laquelle le logement social est obligatoire pour toute nouvelle construction de logements collectifs.
- Capter des logements vacants : il s’agit d’acquérir des logements vides pour les reconvertir en logements sociaux. Le processus est long mais nécessaire. A Nice, le Programme de Requalification des Quartiers Anciens Dégradés lancé autour de la gare Thiers est à la peine et la plus grande opacité demeure sur l’avancée de ce projet qui devait précisément capter des logements vacants pour en faire des logements sociaux.
- Limiter les résidences secondaires : cela devient également indispensable à Nice. Les principaux outils pour limiter les résidences secondaires sont des outils fiscaux. Les pouvoirs de collectivités locales existent mais sont limités et il faudrait une réforme au niveau national pour contrer fortement ce phénomène.
- Lutter contre les résidences touristiques de type AirBnB : c’est un sujet prioritaire à Nice et le rassemblement citoyens Viva fera prochainement des propositions sur le sujet.
L’encadrement des loyers :
Un autre levier d’action a fait ses preuves et n’est pas utilisé à Nice : l’encadrement des loyers.
Prévue par la loi Alur en 2014, relancé par la loi Elan en 2018, l’encadrement des loyers est déjà mis en œuvre par de nombreuses villes en France comme Paris (depuis 2019), Lille (2020) Lyon (2021), Bordeaux (2022) ou Montpellier (2022). Cette mesure permet de freiner l’augmentation des loyers et permet à de nombreuses familles et personnes isolées de mieux se loger.
Nice est en zone tendue. L’augmentation des loyers y est uniquement soumise à l’Indice de Référence des Loyers (IRL). Mais la Métropole Nice Côte d’Azur n’a toujours candidaté pour appliquer le plafonnement des loyers.
Comment fonctionne cette mesure ?
Le montant maximum qu’un propriétaire peut fixer pour un loyer est calculé sur la base du prix du marché et est fixé chaque année par le préfet. Le loyer de référence tient compte du quartier, de l’année de construction du logement, de sa superficie et du nombre de pièces, de la typologie du logement (vide ou meublé).
Les villes qui appliquent l’encadrement des loyers peuvent moduler la mesure et l’adapter à leur territoire, avec plus ou moins de volontarisme. Paris applique des sanctions contre les propriétaires ne respectant pas l’encadrement des loyers. Les propriétaires particuliers risquent jusqu’à 5 000 € d’amendes et les agences jusqu’à 15 000 €. La Fondation Abbé Pierre publie un baromètre annuel de l’encadrement des loyers.
S’il ne permet pas une baisse massive des loyers, l’encadrement des loyers garantit de stopper la folle augmentation des loyers et permet de mettre fin aux loyers abusifs.
Non, même à Nice, le mal logement et l’augmentation des loyers ne sont pas une fatalité.
Vous pouvez signer pour l’encadrement des loyers à Nice ici :
https://www.mesopinions.com/
samedi 25 novembre 2023
Affaire des « prières » dans les écoles : une précipitation fautive pour stigmatiser
Affaire des « prières » dans les écoles : une précipitation fautive pour stigmatiser
mercredi 8 novembre 2023
samedi 4 novembre 2023
vendredi 27 octobre 2023
Conflit israélo-palestinien : non au "deux poids deux mesures" à Nice !
Communiqué du rassemblement citoyen
« ViVA! démocratie, écologie, solidarité »
Conflit israélo-palestinien : non au "deux poids deux mesures" à Nice !
La Ville de Nice affiche un traitement totalement déséquilibré du conflit israélo-palestinien et ravive inutilement les tensions.
En effet, le drapeau israélien est toujours positionné à l'entrée de la mairie de Nice et les visages des otages israéliens sont diffusés partout en ville sans qu'il ne soit fait état d'un souci équivalent pour les civil·es palestinien·nes. Si le maire de Nice voulait importer ici les tensions de la guerre là-bas, il ne s'y prendrait pas autrement.
Dans le même temps, le préfet des Alpes-Maritimes, qui a autorisé les manifestations de soutien à l'Etat d'Israël, interdit toute manifestation pour la solidarité avec le peuple palestinien et pour la paix, défendant la solution pourtant portée par l'ONU et par la France de deux états autonomes, dans le cadre des frontières de 1967 reconnues par la communauté internationale.
Le président de la République a (enfin !) rappelé qu'il ne devait pas y avoir de “double standard” dans le traitement de ce drame : tou·tes les civil·es, israélien·nes comme palestinien·nes, doivent être protégé·es et faire l'objet d'une égale considération.
Le rassemblement citoyen ViVA! proteste contre ce traitement partisan de la part du maire de Nice et contre ce déni de démocratie de la part du préfet avec l'interdiction de manifester à Nice, alors que l'on peut manifester partout dans le monde contre le massacre des populations civiles, israéliennes comme palestiniennes.
Tout est mis en place, à Nice, pour que l'expression d'un positionnement différent de celui du maire et du préfet devienne un acte illégal, favorisant ainsi le ressenti et le sentiment du « deux poids deux mesures ». Nous devons préserver le droit de manifester, la liberté d'expression et notre vie démocratique. C'est urgent et indispensable aussi pour la cohésion de notre ville.
Tenter d'imposer aux Niçoises et aux Niçois une pensée unique sur ce conflit est une faute lourde. Défendre les populations civiles, palestinien·es et israélien·es, la paix, la décolonisation des territoires occupés et le droit du peuple palestinien à l'autodétermination, ce n'est ni donner un blanc-seing à Benyamin Netanyahou ni faire l'apologie du terrorisme.
Exiger un cessez-le-feu, défendre les populations civiles et la paix, c'est un droit !
Nice, le 27 octobre 2023
ViVA! – Démocratie, écologie, solidarité
lundi 23 octobre 2023
mercredi 11 octobre 2023
RSA : une régression sociale majeure
jeudi 27 juillet 2023
lundi 24 juillet 2023
samedi 15 juillet 2023
lundi 10 juillet 2023
Non à la venue à Nice de Béatrice Venezi, cheffe d'orchestre néo fasciste italienne
lundi 26 juin 2023
Lettre ouverte à Christian Estrosi sur l'augmentation des tarifs des transports en commun
A l’attention de Christian Estrosi, maire de Nice,
Président de la Métropole Nice Côte d’Azur.
Nice le 26 juin 2023
Monsieur le Président de la Métropole
A quelques jours de l'augmentation des tarifs sur le réseau Lignes d’Azur, nous voulons attirer votre attention sur plusieurs aspects qui nous inquiètent et qui ne peuvent vous laisser indifférent.
Cette décision constitue un véritable déni social quand les Niçoises et les Niçois sont plus durement touchés par l'inflation que le reste des français·es ("paniers" de course le plus cher et cherté du logement) et quand 74 000 d'entre elles et eux vivent sous le seuil de pauvreté.
Elle constitue également un contre sens écologique : le transport routier et l'automobile sont l'une des principales sources de pollution atmosphérique. Dissuader les habitant·es de prendre les transports en commun en augmentant les tarifs va à l'encontre du plan climat de la Métropole et de l'objectif de neutralité carbone à atteindre dès 2050.
Plus de 2 500 Niçoises et Niçois ont signé, en ligne et en version papier, une pétition s'opposant à cette mesure (1)
Nous sommes de plus dans une totale incertitude quant à la durée de validité des cartes multi-10 voyages. Il y a encore des milliers de cartes de ce type en circulation et les utilisateurs et utilisatrices ne savent toujours pas jusqu'à quand ils et elles pourront les utiliser. Le président de RLA a laissé entendre un délai de quelques jours. Cela nous semble pour le moins bien trop court. Cette décision vient à l’encontre de l'usage qui permet de continuer à utiliser les anciens tickets en cas d’augmentation des tarifs.
Par ailleurs, beaucoup d'usager·es n'ont pas pris la mesure de l'ampleur des augmentations de tarifs qu'ils et elles vont avoir à subir à partir du 1er janvier. En particulier celles et ceux, les plus précaires souvent, qui utilisent occasionnellement les transports en commun et par voie de conséquence utilisent massivement la carte multi 10 voyages à 10 €. Dans quelques jours ces femmes et ces hommes vont se rendre compte que pour avoir la même prestation il faudra dépenser 17 €.
Vous conviendrez avec nous que 70 % d'augmentation du jour au lendemain pour ces personnes, parmi les plus modestes, va entraîner un véritable choc.
Au 1er juillet, et contrairement à certaines affirmations, Nice sera la seconde métropole la plus chère, après Lyon, pour le forfait 10 voyages. Dans ces conditions, monsieur le Président, et n’ayant malheureusement pas encore pu vous convaincre sur la nécessité du passage à la gratuité des transports en commun, nous vous suggérons trois mesures de bon sens :
• Surseoir à l'augmentation des tarifs.
• Mettre à profit ce nouveau délai pour trouver un dispositif qui permette de préserver pour des milliers d'usager·es (habitant·es, étudiant·es et celles et ceux qui travaillent sur le territoire de la métropole) la possibilité d'une carte multi-voyages à un tarif très préférentiel.
• Lancer une étude sur la gratuité des transports en commun en s'inspirant de la métropole de Montpellier et des 38 villes, en France, qui ont déjà mis en œuvre cette mesure écologique et sociale majeure.
Dans l’attente de vos réponses, nous vous prions de croire, Monsieur le Président de la Métropole , en l’assurance de notre respectueuse considération.
Rassemblement Citoyen VIVA !
(1): https://www.mesopinions.com/
jeudi 22 juin 2023
PLUm : un débat tronqué
PLUm : un débat tronqué
vendredi 9 juin 2023
mardi 6 juin 2023
Lignes d’azur : chronique d’un racket annoncé
Communiqué du rassemblement citoyen ViVA!
Dès le 9 décembre 2022, le rassemblement citoyen ViVA ! publiait un communiqué de presse intitulé « Hausse des tarifs des transports en commun : non au racket, oui à la gratuité ! » pour alerter sur la décision insensée de la Métropole Nice Côte d’Azur et de la Région Ligne Azur.
En effet, cette hausse des tarifs des transports en commun constitue un contresens écologique, à l’heure où nous devons tout faire pour réduire la pollution atmosphérique et donc inciter à prendre le tram et les bus, et un déni social, à l’heure où un·e Niçois·e sur cinq vit sous le seuil de pauvreté.
Le 30 mars 2023 nous avons tenu une conférence de presse pour expliquer en détail les enjeux écologiques et sociaux soulevés par cette décision et nous avons lancé une pétition contre ce racket organisé qui a déjà récolté plus de 2 800 signatures (en ligne et papier).
Le 26 juin 2023 nous avons adressé une lettre ouverte à Christian Estrosi pour lui demander de sursoir à cette augmentation et de lancer une étude de faisabilité sur la gratuité des transports à Nice, en vain.
Depuis, nos craintes se confirment chaque jour :
- L’annonce très tardive du changement de supports des titres de transports a suscité l'inquiétude chez beaucoup d’usager·es, notamment des personnes âgées.
- Le maintien d’une seule agence Lignes Azur dans le centre-ville niçois a généré un engorgement et d’interminables files d’attente.
- La fébrilité de la direction de Lignes Azur a provoqué à plusieurs reprises la fermeture provisoire de cette unique agence quand les usager·es demandaient des comptes sur cette augmentation insensée
- La communication hasardeuse et méprisante de Gaël Nofri, adjoint aux transports et président de la Régie Lignes Azur, a généré incompréhension et colère
- L’annonce assumée par Gaël Nofri de faire volontairement surpayer les touristes en ne leur proposant à la borne située à l’aéroport qu’un tarif à 10 € confirme l’esprit malhonnête de la politique mise en œuvre.
- La confirmation par Gaël Nofri que le but de cette augmentation des tarifs est de contraindre l’ensemble des habitant·es à s'abonner, même s'ils et elles n’utiliseraient les transports qu’occasionnellement, atteste de la mise en œuvre d’un racket délibéré
- La reconnaissance par Gaël Nofri que la Métropole a un impératif besoin de recettes, ce qui confirme que ce sont bien la mauvaise gestion financière et l'endettement de la Métropole Nice Côte d'Azur qui causent cette augmentation drastique
Nous réitérons notre opposition à cette augmentation massive des tarifs des transports en commun. Nous dénonçons le mépris des usager·es et l'organisation calamiteuse de l'opération.
Nous demandons à Christian Estrosi de rétablir de toute urgence la carte de 10 voyages à 10 euros.
Nous réitérons notre demande à Christian Estrosi de lancer une étude de faisabilité sur la gratuité des transports en communs sur le territoire de la Métropole Nice Côte d’Azur.
Nice, le 6 juin 2023
Le rassemblement citoyen Viva !
Pour mémoire :
- Notre communiqué du 6 décembre 2023 : https://davidnakache.blogspot.com/2022/12/viva-transports-en-commun-nice-non-au.html
- Notre pétition en ligne : https://www.mesopinions.com/petition/social/transports-commun-nice-augmentation-tarifs/204302
- Le plaidoyer pour la gratuité de Robert Injey et David Nakache, publié le 5 juin 2023 : https://davidnakache.blogspot.com/2023/06/plaidoyer-pour-la-gratuite-des.html
- Notre lettre ouverte à Christian Estrosi du 26 juin 2023 : https://davidnakache.blogspot.com/2023/06/lettre-ouverte-christian-estrosi-sur.html
dimanche 4 juin 2023
Plaidoyer pour la gratuité des transports en commun sur la Métropole Nice Côte d’Azur
Plaidoyer pour la gratuité des transports en commun
sur la Métropole Nice Côte d’Azur
Par Robert Injey et David Nakache
Les Alpes-Maritimes sont touchées de plein fouet par le dérèglement climatique et le risque est désormais une réalité. La Métropole Nice Côte d'Azur fixe elle-même, dans ces deux documents planificateurs que sont le Plan Climat Air Energie Territorial 2019-2025 (1) et le Plan d'Action de la Qualité de l'Air (2), ses objectifs pour atteindre la neutralité carbone, parmi lesquels :
- Réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 22 % d'ici 2026, de 33% d'ici 2030 et de 75 % d'ici 2050
- Réduire les émissions de polluants atmosphériques de 44 % d'ici 2026 et de 48 % d'ici 2030.
Or la Métropole n'a réduit sa production de gaz à effet de serre que de 1,4% par an depuis 10 ans et ne sera pas, à ce rythme, au rendez-vous de 2050. Ce chiffre est confirmé par le baromètre de la transition écologique mis en ligne par la Métropole.
Au lieu de tout faire pour réduire la production de GES et d'augmenter la captation des GES déjà produits, la Métropole prend successivement plusieurs décision climaticides : extension de l'aéroport de Nice, maintien des vols en jets privés et des yachts de luxe hyper polluants, bétonisation de la plaine du Var, non application des Zones à Faibles Emissions de carbone, et, plus récemment, augmentation des tarifs des transports en commun et des vélos bleus.
Pour changer radicalement la donne et inverser le cours des choses, nous proposons la gratuité des transports en commun dans la Métropole Nice Côte d'Azur. 38 villes en France dont Calais, Dunkerque et tout récemment Montpellier ont adopté la gratuité des transports en commun. Nice pourrait devenir la 39ème ville et la deuxième métropole de France à la déployer.
Un double objectif, écologique et social :
Ecologique: Sur le territoire de la Métropole Nice Côte d'Azur, le transport routier représente 55 % de la production de gaz à effet de serre et 40 % des polluants atmosphériques. Aujourd'hui 40% des trajets effectués dans la Métropole font moins de 3 km, beaucoup se font à l'intérieur de Nice intra-muros. L'enjeu est de parvenir à faire abandonner l’usage de la voiture au plus grand nombre. Pour y parvenir, il nous faut tout à la fois modifier radicalement l'image collective que nous avons des transports en commun et provoquer un changement de comportement profond.
La gratuité, c'est la liberté de monter dans un bus ou un tramway sans se soucier d'avoir renouvelé son abonnement, d'avoir payé un titre de transport ou de risquer un contrôle. C'est la liberté pour toutes et tous d'abandonner la voiture pour se déplacer.
Les aménagements tarifaires par catégories d'usagers sont socialement utiles mais ne provoquent pas ce choc de mentalités, la gratuité oui.
La gratuité permet également de rendre effectives les Zone à Faibles Emissions mobilité (ZFE-m). Pour circuler dans les territoires placés en ZFE-m, il faut un certificat qualité de l’air et les véhicules les plus polluants ne peuvent y accéder. Une obligation légale qui est un levier important pour faire baisser la pollution atmosphérique en centre-ville. Mais la Métropole a délimité le plus petit périmètre possible (2% des véhicules concernés sur seulement 4% de la superficie de la commune de Nice), et Christian Estrosi a déclaré en Conseil métropolitain qu'il ne sanctionnerait pas le non-respect de ces zones.
L'argument avancé pour ne pas rendre opérationnel ce dispositif est d'ordre social, il doit être pris en compte : beaucoup de personnes, malgré les primes à la conversion, ne peuvent changer de véhicule et se verraient ainsi privées d'accès au centre-ville et devant cette difficulté les élus métropolitains renoncent à cet outil déterminant de lutte contre la pollution atmosphérique. Notre proposition, en rendant l'accès au centre-ville libre et gratuit en transport en commun, permet de mettre en œuvre les ZFE-m sans aggraver la ségrégation urbaine.
Social: L'augmentation des tarifs votée par les élus métropolitains sanctionne financièrement les habitants les plus en difficulté. Selon les propres propos de Gaël Nofri, l’adjoint de Christian Estrosi ce n’est pas moins de 6 à 9 millions d’euros de billetterie supplémentaire qui sont attendus de cette hausse. Une mesure qui en rajoute à la fracture sociale sur le périmètre d’une métropole où plus 20% de la population vit sous le seuil de pauvreté, et où de plus en plus de familles aux revenus modestes sont obligées de s’éloigner des centres villes pour pouvoir se loger. C’est la double peine pour les ménages subissant les effets de la gentrification qui subissent de ce fait de plein fouet la hausse du coût des déplacements. Cela pénalise les habitants des quartiers périphériques qui se retrouvent de fait totalement enclavés avec le phénomène de ghettoïsation que cela entraîne.
La gratuité rend la mobilité accessible à tous et toutes.
Mise en œuvre :
La principale question pour la mise en œuvre d’une telle mesure est bien évidemment la question du financement.
Hors crise covid, la vente des titres de transport représente près de 50 millions d’euros des recettes de la Régie Ligne d’Azur (RLA). Passer à la gratuité implique de compenser ces recettes, mais aussi de prendre en compte l’investissement que représente un réseau plus important, avec plus de conducteurs et conductrices de tramway et de bus. Le passage à la gratuité est possible et des pistes existent pour en assurer le financement, sans restreindre les autres actions de la Métropole
• L’alignement du taux du versement mobilité des entreprises sur celui de plusieurs départements de l’Ile-de-France. Sur la Métropole Nice-Côte d’Azur, il est de 2 % de la masse salariale des entreprises de 11 salariés et plus, contre 2,95 % sur Paris, les Hauts de Seine, la Seine Saint Denis et le Val de Marne. La seule mise à niveau de ce taux permettrait de financer plus de 40 millions d’euros.
• La contribution des touristes au financement de la gratuité via une réévaluation substantielle de la taxe de séjour (hôtels, meublés, locations touristiques, etc.) payée pour chaque nuitée et qui est ridiculement basse pour les quatre et cinq étoiles à Nice. Aujourd'hui, par exemple, une chambre Junior suite luxe avec vue mer à 2400 € la nuit, la taxe de séjour est de 4,04 € par personne ! Et pour donner la dimension du possible, on compte 3,5 millions de nuitées dans les Hôtels quatre et cinq étoiles des Alpes-Maritimes (chiffres 2019 hors Monaco).
• Comme proposé pour le financement du Grand Paris Express, l’adoption du principe d’une taxe sur les bureaux et les parkings des hypermarchés.
• La perception d’une part de la TICPE (taxe intérieure sur la consommation de produits énergétiques) au titre de la transition énergétique.
Ces quatre mesures exigent que la législation évolue (modification du taux du taux du versement mobilité, affectation d’une part de la taxe de séjour à l’autorité organisatrice des transports (la Métropole), taxe sur les bureaux et parkings, etc.). Aujourd’hui face à l’urgence climatique une majorité peut se dégager au sein même du parlement.
Pour être efficace, la mise en place de la gratuité doit s’accompagner d’un renforcement du maillage, en particulier sur le haut et le moyen pays, et d’une augmentation du cadencement selon les besoins. Cela nécessite d'expérimenter, de se concerter avec les usagers et d’ajuster au mieux le dispositif. L’expérimentation pendant une année de la gratuité le week-end est utile pour engager tout à la fois ce retour des usagers vers les transports en commun, mais aussi permettre à la Régie d’adapter le réseau avec la croissance des fréquentations qu’engendre la gratuité.
Seule la gratuité des transports en commun permet un changement radical de la mobilité dans notre imaginaire collectif et rend possible l'abandon du "tout voiture". Nice peut devenir la 39ème ville et la 2ème métropole de France à la mettre en œuvre.
Nous portons cette proposition avec le rassemblement citoyens Viva ! depuis l'élection municipale de 2020. Nous continuons (3) et nous continuerons à la porter car c’est une des solutions d’avenir pour faire face au dérèglement climatique.
Robert Injey et David Nakache
(1): Plan Climat Air Energie Territorial 2019-2025 (PCAET), voté en conseil métropolitain le 5 avril 2018
(2): Plan d'Action de la Qualité de l'Air (PAQA), voté le 16 décembre 2016
(3): Viva a lancé une pétition contre l'augmentation des tarifs des mobilités douces et pour la gratuité des transports en commun qui a déjà récolté plus de 1 500 signatures. A signer et faire signer ici : https://www.mesopinions.com/
Réponses aux objections :
La question de la gratuité suscite régulièrement plusieurs objections. Voici quelques éléments de réponses à ces objections :
Réduction de la marche à pied
Un premier argument avancé contre la gratuité des transports est qu'elle réduit le recours à la marche à pied, les personnes qui d'habitude feraient des trajets à pied les feraient désormais en bus ou en tramway. C'est en partie vrai, mais l'expérience démontre que c'est davantage le côté agréable ou désagréable de l'environnement urbain qui incite à marcher ou à ne pas marcher en ville. Améliorons l'environnement urbain (trottoir, bancs, végétalisation, piétonisation, réduction du bruit) et déployons en même temps des pistes cyclables sécurisées et la gratuité des transports en commun.
Injustice sociale
Un second argument consiste à dire qu'il est injuste de rendre gratuits les transports pour les personnes aisées, qui n'en n'ont pas besoin. C'est également vrai mais d'une part les personnes les plus aisées ne prennent actuellement que très peu les transports en commun, et, d'autre part, on ne peut changer radicalement l'image des transports en commun dans notre imaginaire collectif sans passer par une gratuité inconditionnelle pour toutes et tous et sur tout le réseau. Les personnes aisées n'ont certes pas besoin de prendre les transports en commun, mais, pour notre avenir commun, nous avons tous besoin qu'elles les prennent.
Les touristes ne paient pas d’impôts
C’est encore vrai et c’est bien la raison pour laquelle avec une revalorisation de la taxe de séjour perçu sur chaque nuitée nous voulons faire contribuer d’une manière plus juste les touristes à l’offre gratuite de transport qu'offrirait notre Métropole.
Une fausse gratuité
Il s'agirait là d'une fausse gratuité car en réalité le coût en investissement et en fonctionnement des transports en commun est financé par les impôts des contribuables et des entreprises. C'est également vrai. Mais dans ce cas, il faudrait arrêter de dire que l'école publique est gratuite ou que l'hôpital public est gratuit. Nous sommes partisans d'un système de redistribution par l'impôt. L'ensemble des services publics sont financés par nos impôts mais sont "gratuits" au moment de leur usage. L'accès à la mobilité doit être gratuit au même sens que le sont l'accès à l'éducation et aux soins.
La gratuité se ferait au détriment de salariés de la Régie Ligne d’Azur
C’est faux. Une partie de la rémunération des salariés est, actuellement, fondée sur des primes d'intéressement au chiffre d'affaire. La mise en place de la gratuité des transports en commun ne saurait se faire sur le dos de celles et ceux qui y travaillent. Le montant actuel des rémunérations doit être préservé. De la même manière, les salariés actuellement affectés aux contrôles et à la verbalisation doivent pouvoir intégrer d’autres fonctions au sein de l'entreprise, notamment l'accompagnement et la sécurisation des voyageurs. La gratuité entraîne partout où elle a été mise en œuvre un développement de l’offre de transport et donc de l’emploi. La mise en place de la gratuité implique, en amont, une véritable concertation avec les salariés et leurs représentants pour aborder tous ces points.