Christian Estrosi, une démission
pour rien ?
|
|
|
|
Alors qu'il vient d'essuyer un sévère revers, avec l'échec
électoral des trois candidats de sa majorité lors des élections législatives
des 30 juin et 7 juillet, Christian Estrosi démissionne de la présidence de
la Métropole Nice Côte d’Azur. Singeant un Emmanuel Macron qui a improvisé la dissolution de
l’Assemblée Nationale pour garder la main sur l’agenda politique, Christian
Estrosi, par ce nouvel effet d’annonce, ne parviendra pas à masquer ce que
tous voient : il n’a plus la main et subi les événements sans pouvoir
désormais peser réellement. Christian Estrosi ne démissionne pas par respect des électrices
et des électeurs qui ont non seulement sanctionné le gouvernement mais aussi
sa propre gestion municipale et métropolitaine, mais dans une optique
purement politicienne. En démissionnant de la présidence de la Métropole, il ouvre, de
fait, la voie à la réélection de l'ensemble de l'exécutif métropolitain
(Président, vice-président-es, président-es de commissions...). Il ne
prend pas beaucoup de risques avec cette démission puisqu’avec sa seule
majorité niçoise il compte déjà 52 voix sur 133 élu-es métropolitain-es.
C'est surtout, pour lui, l'occasion d'écarter définitivement toutes les élues
et tous les élus qui de près ou de loin ont un lien avec Éric Ciotti. Il confirme
ainsi qu’il n’agit plus dans l’intérêts des habitant-es de la Métropole mais
qu’il est désormais focalisé sur une seule chose : battre son
frère-ennemi. Cette démission pour « convenance personnelle », met surtout en
évidence le caractère particulièrement anti démocratique de la composition de
cette instance. Un maire élu seulement avec 16% des inscrit-es truste
tous les pouvoirs, alors que les élu-es qui se retrouvent aujourd'hui dans le
Nouveau Front Populaire, en l'occurrence les élu-es EELV, ne sont que trois
dans une assemblée de 133 personnes. Il y a urgence à aller vers une 6ème
République et des institutions réellement représentatives. Une véritable clarification de la situation politique ne pourra
pas intervenir par des votes de conclaves au sein d’une Métropole muselée
mais par le suffrage universel direct, lors des prochaines élections
municipales. Les forces politiques locales pourront alors mener campagne et
les citoyennes et les citoyens trancheront. D’ici là Christian Estrosi
continuera de nous seriner de coup de communications et de remaniements
internes multiples, mais ce ne seront que des leurres. Nice, le 11 juillet 2024 |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire