jeudi 11 juillet 2024

Christian Estrosi, une démission pour rien ?

 


Christian Estrosi, une démission pour rien ?

 

 

Alors qu'il vient d'essuyer un sévère revers, avec l'échec électoral des trois candidats de sa majorité lors des élections législatives des 30 juin et 7 juillet, Christian Estrosi démissionne de la présidence de la Métropole Nice Côte d’Azur. 

Singeant un Emmanuel Macron qui a improvisé la dissolution de l’Assemblée Nationale pour garder la main sur l’agenda politique, Christian Estrosi, par ce nouvel effet d’annonce, ne parviendra pas à masquer ce que tous voient : il n’a plus la main et subi les événements sans pouvoir désormais peser réellement. 

Christian Estrosi ne démissionne pas par respect des électrices et des électeurs qui ont non seulement sanctionné le gouvernement mais aussi sa propre gestion municipale et métropolitaine, mais dans une optique purement politicienne. 

En démissionnant de la présidence de la Métropole, il ouvre, de fait, la voie à la réélection de l'ensemble de l'exécutif métropolitain (Président, vice-président-es, président-es de commissions...).  Il ne prend pas beaucoup de risques avec cette démission puisqu’avec sa seule majorité niçoise il compte déjà 52 voix sur 133 élu-es métropolitain-es. C'est surtout, pour lui, l'occasion d'écarter définitivement toutes les élues et tous les élus qui de près ou de loin ont un lien avec Éric Ciotti. Il confirme ainsi qu’il n’agit plus dans l’intérêts des habitant-es de la Métropole mais qu’il est désormais focalisé sur une seule chose : battre son frère-ennemi. 

Cette démission pour « convenance personnelle », met surtout en évidence le caractère particulièrement anti démocratique de la composition de cette instance.  Un maire élu seulement avec 16% des inscrit-es truste tous les pouvoirs, alors que les élu-es qui se retrouvent aujourd'hui dans le Nouveau Front Populaire, en l'occurrence les élu-es EELV, ne sont que trois dans une assemblée de 133 personnes. Il y a urgence à aller vers une 6ème République et des institutions réellement représentatives.

Une véritable clarification de la situation politique ne pourra pas intervenir par des votes de conclaves au sein d’une Métropole muselée mais par le suffrage universel direct, lors des prochaines élections municipales. Les forces politiques locales pourront alors mener campagne et les citoyennes et les citoyens trancheront. D’ici là Christian Estrosi continuera de nous seriner de coup de communications et de remaniements internes multiples, mais ce ne seront que des leurres.


Nice, le 11 juillet 2024


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