Après Valence,
Nice ?
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Les inondations
dramatiques qui ont frappé la région de Valence, avec d'ores et déjà plus de
200 victimes et des dizaines de disparu·es sont l'illustration qu'avec le
dérèglement climatique le bassin méditerranéen est devenu une véritable
marmite. Et Nice comme l'ensemble de notre Région n'est pas à l'abri d'un tel
évènement. Les derniers évènements sur le Magnan illustrent les conséquences
que peuvent avoir des évènements climatiques importants sur les nombreux
vallons de notre territoire, ou bien encore sur les bassins versants de Var
ou du Paillon. Le Paillon justement est
aujourd'hui est risque avéré, mais force est de constater que les autorités
(Etat, mairie, métropole) souffrent du syndrome de l'autruche. Ainsi, le document « La
Métropole Nice Côte d’Azur face aux risques climatiques », (réalisé par le
GREC-SUD et édité par Air climat en juin 2021 à la demande de la
Métropole), est très intéressant, mais les risques liés au Paillon ne sont
pas évoqués. Tout aussi inquiétant :
le PPRI Paillon (Plan Prévention Risques d’Inondation) adopté le 17 novembre
1999, est le plus ancien du département, et si la Préfecture, par un arrêté
préfectoral en date du 25 mars 2020, a lancé la révision de ce document, à ce
jour rien n’a été publié, aucune consultation publique n'a été engagée,
aucune instance délibérative n'a été informée. Pourtant, les risques
existent, ils sont même bien identifiés dans un autre document, «EPRI
(Evaluation Préliminaire des Risques d'Inondation un diagnostic préalable
pour aller vers des choix partagés, première étape de la directive
inondation» (Ministère écologie, développement durable 2011 avec un ajout en
2018) (1). Enfin il y a le PAPI
(Programme d’actions de prévention des inondations) des inondations du bassin
versant des Paillons pour les années 2013-2019, avec des actions sur
lesquelles s’engagent communes, préfet, département et la Métropole… Ce PAPI a été prolongé,
mais, à ce jour il n'y a rien de nouveau, renforçant ainsi nos
inquiétudes Inquiétudes qui peuvent se résumer à quelques questions : - Existe-t-il des études récentes sur la pluviométrie sur le
bassin du Paillon du niveau de la tempête Alex ou de Valence (600-400 mm en
quelques heures )? - Existe-t-il des études
récentes sur les niveaux de débordements du Paillon et ses conséquences
sur Nice, en particulier le lit mineur qui traverse le centre ville? - Où en sommes-nous de
la réactualisation, lancée en mars 2020, du PPRI Paillon. Et quelles
dispositions sont-elles envisagées pour y associer pleinement les citoyen·nes
? - Où en sommes-nous des
actions envisagées dans le PAPI Paillons depuis 2013? - Le maire de Nice, à
plusieurs reprises, a fait part du risque important pour le lycée
Apollinaire, «qui n’aurait jamais dû être construit là ». Que font
l'Etat et la Région ? - Lors conseil municipal
du 13 octobre 2022, le maire de Nice a évoqué la responsabilité de l'Etat en
laissant entendre que, selon lui, le Palais des Expositions devrait lui aussi
être déplacé en raison du risque de submersion mais qu'il était classé et que
"chacun doit prendre ses responsabilités". Que décide l'Etat ? - De façon plus large, compte tenu des risques énoncés, quel est le risque encouru par les Niçoises et les Niçois avec le maintien de toute construction sur la dalle de béton recouvrant le Paillon et sur le maintien de cette dalle elle-même ? Ces questions relèvent
d'enjeux de sécurité publique et dépassent tout positionnement
partisan. Les circonstances
nouvelles nous imposent de concevoir un nouveau type de relations
humain/nature. Il faut aussi en finir avec les projets d'aménagement
qui tournent le dos à cette réalité. Il faut en finir avec les effets
annonces d'aménagements qui ne sont trop souvent que des manœuvres
dilatoires. Aujourd'hui, nous savons
l'existence des risques, nous savons que le lit mineur du Paillon est là, en
plein centre ville de Nice. Maintenant il faut agir
véritablement et arrêter de compter sur la chance… (1) Dès 2011, ce
document pointe qu’ « En l’espace d’un siècle (1868-1972) et au fil des
projets urbains, le fleuve Paillon a été recouvert sur toute la traversée
de la ville, et que le retour de crues exceptionnelles comme celles survenues
en 1886 ou 1940 aurait des conséquences graves dans la cité. » (Partie X,
page 535). Le même document pointe l’impact des inondations avec la notion
EAIP, (Enveloppe Approchée des Inondations Potentielles). Pour la petite
histoire, ce document ne pointait pas de risque d'inondation dans la Roya, à
l’exception de Breil… ViVA! – Démocratie, écologie, solidarité - Nice, le 4 novembre
2024 |
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